La digestion : étude de 2 démarches expérimentales historiques
La digestion : étude de 2 démarches expérimentales historiques
Au XVIIème et au XVIIIème siècle, les
scientifiques s’interrogent sur le mécanisme de
la digestion.
Ils cherchent à comprendre comment les aliments sont
transformés dans le tube digestif.
Une des théories de l’époque est celle de Giovanni Borelli.
Giovanni Alfonso Borelli (1608 – 1679)
Né à Naples en 1608, Giovanni Alfonso Borelli
enseigne les mathématiques.
Par la suite, il s'intéresse à l'anatomie
et la physiologie tout
en continuant à enseigner les mathématiques.
Il s’intéresse vers 1650 aux oiseaux qui
digèrent sans mastiquer leurs aliments puisqu’ils n’ont pas de dents.
Il observe que les poules se nourrissent de
graines et de petits graviers.
Il pense que le gésier des poules parvient à
broyer les graines résistantes en les pressant contre les cailloux.
Le
gésier est un estomac très musclé à la paroi intérieure très dure.
Pour lui, les graines sont digérées uniquement
grâce aux mouvements du gésier.
Borelli réalise des expériences: il fait avaler
des billes de verre à des oiseaux à gésier et observe qu'après passage dans le
gésier, les billes de verre sont broyées.
Il affirme alors que nos aliments sont digérés
par broyage grâce à nos dents puis par la paroi de notre estomac animée de
mouvements grâce à ses muscles.
Au XVIIIème siècle, plusieurs scientifiques remettent
en question les théories de Borelli.
Puis
un abbé italien: Lazzaro
Spallanzani
Lazzaro Spallanzani (1729-1799)
Abbé et
professeur d'histoire naturelle italien. Il s'intéresse à de nombreux sujets
dont la digestion.
Son
hypothèse est que la digestion est un phénomène purement chimique : les
aliments seraient rendus liquides par des substances chimiques présentes dans
le tube digestif.
Pour étudier la
digestion, Lazzaro Spallanzani récupère sur des animaux puis sur lui-même un peu
de liquide de l’estomac (en attachant des petits cubes en éponge à un fil avant
de les faire avaler à un oiseau puis de les récupérer en tirant sur le fil, ou
encore en se faisant
vomir à jeun).
Puis il expérimente avec cette substance
récupérée dans l’estomac.
Voici ce qu’il écrit
en 1787 :
« J’en fis entrer (il parle du liquide de son estomac, qu’il appelle suc
gastrique) dans un
tube en verre […] ; je mis avec ce suc quelques brins de chair […]. Je le
plaçai dans un fourneau où l’on éprouvait un peu près la chaleur de mon estomac
; j’y mis aussi un tube semblable avec une égale quantité de chair […], mais je
le remplis avec une quantité d’eau qui était la même que celle du suc gastrique
pour me servir de terme de comparaison […]. Voici les événements que
j’observai. La chair qui était dans le suc gastrique commença à de défaire
avant 12 heures, et elle continua insensiblement jusqu’à ce que, au bout de 35
heures, elle ait perdu toute consistance […]. Il n’en fut pas de même dans le
petit tube où j’avais mis de l’eau […] : la plus grande partie des fibres
charnues plongées dans l’eau étaient encore entières au bout du 3ème jour »